Communiqué - Erdogan et ses islamofascistes au Rojava : contre les FDS et les civils, pour Daech

Publié le 14/11/2016

Lancée le 24 août dernier au Rojava, l'opération turque « Bouclier de l'Euphrate » ne vise pas Daesh, comme le prétend Erdogan, mais uniquement les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) qui luttent, elles, contre Daesh. Outre les forces spéciales turques, cette opération mobilise un fatras d'une dizaine d'organisations islamo-fascistes se revendiquant de l'« Armée Syriene Libre » (ASL ; FSA en anglais). Après avoir commis des exactions, ces organisations terroristes changent régulièrement de nom, non seulement pour sauver les apparences mais surtout pour ne pas compromettre trop ouvertement certains de leurs soutiens occidentaux (aimant à les présenter comme « modérés »). Largement infiltrées par des agents des services secrets turcs (MIT), ces forces rétrogrades (racistes, anti-kurdes et anti-démocratiques) sont à l'œuvre au Rojava et au nord Syrie : elles y occupent environ 1600km2 entre A'zaz et Jarablus (en bleue sur la carte ci-dessous) et elles s'illustrent non seulement en s'entre-déchirant et en causant au passage de nombreuses victimes parmi la population civile (1) mais aussi en permettant de prolonger l'occupation de Raqqa par Daesh avec qui elles entretiennent des rapports de connivence maintes fois rapportés (2). Lancés dans leur campagne de libération de Raqqa, Colère de l'Euphrate, et bien que soutenues par la coalition internationale, les FDS essuient quotidiennement les attaques de la Turquie et de ses forces islamo-fascistes (3).

1. Les principales victimes de l'occupation turque au Rojava : les civils

Deux des organisations islamo-fascistes soutenues par la Turquie et implantées par ses propres soins au Rojava dans la zone envahie et occupée entre A'zaz et Jarablus, ont causé hier la mort de 58 civils ainsi que de très nombreux blessés à A-zaz. En lutte pour le partage du butin offert par Erdogan (notamment pour le contrôle du check-point stratégique entre A'zaz et Afrin), les islamo-fascistes d'Al-Nosra (branche d'Al-Qaida en Syrie, rebaptisé opportunément Fatah al-Cham) ont lancé une double attaque à la voiture piégée contre ceux d'Ahrar Alcham, tuant 26 d'entre eux mais ravageant la population civile otage des terroristes installés par la Turquie dans cette ville.

2. La course contre la montre des FDS pour libérer Al-Bab de Daesh et des islamo-fascistes d'Erdogan

Nous avons déjà communiqué sur le caractère stratégique de la ville d'Al-Bab, tenue à l'heure actuelle par Daesh (voir communiqué du 12 novembre 2016). Nous évoquions alors la possibilité que, sous couvert de retraite face à l'avancée des forces islamo-fascistes à la botte de la Turquie, Daech ne leur cède complaisamment la place. Nos craintes se confirment : protégés des FDS non seulement par l'artillerie opérant depuis le territoire turc mais aussi par l'aviation turque (au début), les islamo-fascistes d'Erdogan ont avancé au nord-est et au nord-ouest d'Al-Bab, Daesh leur laissant gentiment la place (de nombreux villages ont ainsi été littéralement transférés aux islamo-fascistes d'Erdogan).

3. Les innombrables attaques de la Turquie et de ses terroristes contre les FDS en campagne pour libérer Raqqa

La liste des attaques de la Turquie (artillerie, aviation) et de ses islamo-fascistes contre les FDS est trop longue pour ce communiqué. On se contentera de signaler le pilonnage à partir du territoire turc du village de Michko hier dans le canton d'Afrin et celui de la zone du barrage de Chahba, hier aussi vers 20h, alors que les FDS bataillaient contre Daesh. Enfin, on signalera aussi les bombardements sur le village de Ghazawiyé hier matin (dont le bilan a d'ailleurs été revu à la baisse : 8 morts, 51 blessés dont 18 dans un état critique).

Conclusion

Que personne ne s'y trompe, les enjeux concernant Al-Bab et sa région sont lourds (un simple coup d'œil à la carte ci-dessous permet d'en visualiser une partie). En effet, si Al-Bab et sa zone passe des mains de Daesh à celles de la Turquie et de ses islamo-fascistes :
1. La voie principale d'approvisionnement de Daesh à Raqqa ainsi que ses possibilités d'échappatoire seront maintenues ;
2. La campagne de libération de Raqqa par les FDS sera entravée;
3. La frontière turco-syrienne restera une passoire pour Daesh souhaitant frapper l'Europe ;
4. Le pouvoir de nuisance d'Erdogan vis à vis de l'Europe persistera et l'inexorable dérive fascisante de la Turquie s'accentuera.


Situation au 14 novembre 2016

Légende de la carte
En blanc : la Turquie
En bleu : Turquie et ses affidés islamo-fascistes au Rojava – Syrie du nord ;
En jaune : Forces Démocratiques Syriennes (FDS) au Rojava – Syrie du nord
En noir : Daesh
En rouge : Le régime d'Assad
En vert : Armée Syrienne Libre (ASL) (les « rebelles modérés » selon de nombreux pays occidentaux, mais majoritairement composée de groupes islamo-fascistes que l'on retrouve, pour partie, dans les forces terroristes mobilisés pour l'opération turque « Bouclier de l'Euphrate »).

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